Les candidats à la présidentielle et l’adoption internationale
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- Mis à jour le mercredi 24 janvier 2018 23:15
Lors de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2017, le MASF a adressé une lettre à chaque candidat en lui demandant de faire connaître ses intentions en matière d’organisation de l’adoption internationale. Nous avons en tout reçu trois réponses...
Les deux premières réponses émanent de François Asselineau et de Jacques Cheminade et on peut les classer sans mépris comme des réponses standards. La troisième est signée par François Fillon, qui évoque son rôle de président de conseil général dans l’adoption mais ne répond pas sur l’aspect international.
Optimistes, nous avons alors supposé que les candidats étaient submergés par des sujets de plus grande importance, mais que la réponse était dans leurs programmes. Nous avons consulté onze des douze programmes, celui de Nathalie Artaud n’étant pas disponible en version téléchargeable. Comme il était probable que l’adoption internationale ne figurât pas explicitement, une recherche d’expressions telles que « protection de l’enfance » retourne les résultats suivants : une seule occurrence sur les onze programmes. Il s’agit de la proposition n°90 de Marine Le Pen. Déroulons la : « lancer un audit complet sur les structures d’accueil et de prise en charge des enfants afin de mettre un terme aux dérives constatées de certaines d’entre elles. Réorganiser et améliorer les politiques d’aide sociale à l’enfance ». Pas de détail de cette proposition dans le reste du document ; nous ne saurons donc pas si les dérives ciblées s’adressent aux OAA ou plus largement à l’adoption internationale. Dommage !
En conclusion, on ne peut que constater que la protection de l’enfance, qui est un budget très significatif puisqu’il représente 7 milliards au niveau national, est sous le signal radar de la majorité du personnel politique national. Mais en plus nous ne pouvons que regretter la pente négative sur laquelle glisse ce sujet. En 2007, Nicolas Sarkozy demandait à Jean-Marie Colombani de lui remettre un rapport. Aujourd’hui, cela ne figure dans quasiment aucun programme présidentiel. Il ne faut pas s’étonner que cet exemple venu d’en haut se traduise sur le terrain par la même pente. La Mission de l’Adoption Internationale avait en 2008 des rencontres régulières avec les associations de parents adoptifs. Aujourd’hui, nous sommes devenus des persona non grata. Bref, la protection des mineurs n’est pas une préoccupation majeure des candidats à la présidentielle, mais elle ne l’est pas non plus des institutions dont c’est la vocation.