L'ENFANT, GRAND ABSENT D'UN PROJET DE LOI

Mis à jour le mercredi 2 décembre 2020 09:06

ASSEMBLEE NATIONALE LOGO

 

L'ENFANT, GRAND ABSENT D'UN PROJET DE LOI DESTINÉ,
À « MODERNISER » L'ADOPTION....

 

 

Alors que rien ne justifie une procédure d'urgence et qu'à tout le moins, le sujet mériterait qu'on lui consacre du temps, la proposition de Loi Limon a été bâclée et sera présentée, le 2 décembre, à l'Assemblée Nationale ! Ce sujet nécessiterait une réflexion approfondie et une concertation avec les acteurs de l'adoption en France (Associations d'adoptés, de familles adoptives, Organismes agréés pour l'adoption, Agence Française de l'Adoption, ...).

Relevons quelques points sur lesquels nous avons des interrogations et/ou des commentaires :

En 2019, 77 enfants originaires de pays non signataires de la Convention de La Haye ont été confiés en adoption à des Français non accompagnés par l'AFA ou des OAA, mais titulaires de l'agrément et qui avaient obtenu un visa adoption, après contrôle de la procédure par la Mission de l'Adoption Internationale. Les pays concernés se situent principalement en Afrique sub-saharienne, mais il s'agit aussi du Liban, du Kosovo et de la Tunisie.

On aurait espéré qu'en 2020, une loi relative à l'adoption règle enfin le sort des enfants recueillis en kafala (recueil légal en droit musulman), notamment en Algérie et au Maroc. En 2001, le Parlement français a introduit dans notre code civil l'interdiction pour les juges français de prononcer l'adoption des enfants nés dans ces pays. Les enfants recueillis dans ces deux pays, quelques dizaines par an, par des couples binationaux pour la plupart, ne pourront acquérir la nationalité française de leurs « parents » qu'après trois années de résidence en France, pendant lesquelles ils n'auront pas de statut, ni même d'état civil pour certains d'entre eux.


Ce sont là quelques unes des dispositions de la proposition de loi, mais on sent bien, à travers quelques éléments sélectionnés, que se profile la volonté de faire de l'Etat l'arbitre de toute filiation adoptive : à lui uniquement de choisir les enfants qui pourront être adoptés et les parents qui les adopteront.

Retrouvez ici le Livre blanc, document qui a été transmis au législateur dans le cadre des débats sur la proposition de loi Limon).